[Demo] Pierre Michel, l’Orfèvre de l’Image
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[Demo] Pierre Michel, l’Orfèvre de l’Image
Pierre Michel est sans conteste une des personnalités les plus marquantes de la scène Motion Design international. Ses images subjuguent, tellement cet artiste a su rendre réaliste le surréalisme qui l’habite depuis longtemps : des univers graphiques où s’entrechoquent la puissance des éléments. Parcours initiatique d’un véritable « orfèvre de l’image »…
Au plus loin dans son enfance, Pierre Michel était quelqu’un de rêveur. « Trop, de l’avis de mes parents : j’avais tout le temps la tête dans les nuages », se souvient-il. Mais le fait d’être "sur la Lune" lui permit de développer un imaginaire qu’il utilise aujourd’hui dans ses films. « Maintenant, j’ai à ma disposition les techniques nécessaires pour retranscrire ce qui vit en moi », se régale t-il.
Amadeus, de Milos Forman, a été son premier choc cinématographique : « Les plans y étaient très picturaux, extrêmement composés, comme des tableaux. Par exemple, la séquence où l’on voit Mozart se refléter dans le piano : c’est l’image qui m’a marqué à vie. Je voulais la reproduire à ma manière avec les technologies modernes ». Crescendo est d’ailleurs un vibrant hommage à Mozart.
Le bouillonnement de l’expérimentation
Alors, c’est le bouillonnement de l’expérimentation qui s’empare de Pierre, les premiers tournages à quinze ans avec un caméscope S-VHS : « A l’époque, je mettais en scène des amis dans des histoires sans queues ni têtes. On faisait du tourné monter en essayant d’écraser au bon endroit sur la bande afin de "cutter" les plans. Pour la musique, on avait un poste de radio avec la V.O. branché directement sur la caméra. Et ça donnait des choses quelques peu bancales (rire) ».
N’ayant pas le savoir lui permettant d’aboutir, il se met à écrire tout ce qu’il ne pouvait pas mettre en images. Quelques 300 pages A4 ! « Je me suis mis à consigner des tonnes d’idées en me disant que cela servirait peut-être plus tard. J’écrivais tous les jours. Si j’avais une pensée en sortant d’un film, je la couchais sur papier. Et aujourd’hui, 80% de ce que j’en relis n’a aucun intérêt. Mais les 20% restant ont pu sans aucun doute influencer certains de mes films ».
Le "pouvoir du montage"
Puis vient le périple estudiantin avec un BTS à l’école des Arènes de Toulouse. « Et là, je suis tombé sous le charme du montage. J’ai commencé à tourner en mini DV et monter sur Avid Xpress. C’était une véritable excitation. Je pouvais enfin réaliser avec la possibilité de coucher les musiques de Haendel, Zimmer et bien sûr Mozart ». Pierre se levait à 5 heures pour aller à l’école. A 6 heures, il était déjà sur le banc de montage. « A la sonnerie des 9 heures, les cours commençaient et j’étais déjà explosé, j’en pouvais plus (rire) », se souvient-il en poursuivant : « Mais au moins, j’avais mon moment privilégié, seul pour monter mon premier film. J’ai découvert ainsi le "pouvoir du montage" ».
C’est au sortir de son BTS que l’école achète la licence d’Adobe After Effects (version 4 ou 5). « Tout le monde parlait de ce logiciel, que je ne connaissais pas. J’ai juste eu le temps d’imprimer une nuit la documentation : 360 pages que j’ai mis dans deux classeurs avant de me barrer à Paris », se souvient-il avant d’enchaîner : « Ce fut ma Bible. J’ai lu et relu ces deux tomes de A jusqu’à Z, surlignant absolument la moindre fonction. J’étais excité par cette incroyable application ».
Le potentiel des effets spéciaux
Le lendemain de l’obtention de son BTS, Pierre débarque en stage à Paris chez Dubois avec ses deux classeurs de photocopies. « J’ai passé des nuits entières à pratiquer After Effects en lisant la doc, en plus de mon travail le jour dans l’entreprise. Personne ne m’avait expliqué quoi que ce soit et je ne connaissais pas les effets spéciaux », précise t-il. Pierre fait ensuite ses débuts dans un studio. C’est à se stade qu’il prend conscience du potentiel que lui offrent les effets spéciaux.
Documenté du "Qui fais Quoi ? ", le bottin de Sonovision, Pierre lorgne la pleine page A4 dédiée à Mikros Image : « Je me suis dit : "il faut que je trouve un moyen d’aller à Mikros" ». Après plusieurs semaines de fin de non recevoir et de relances téléphoniques, il finit par faire craquer Alain Bonnassie, responsable des R.H. « Je me pointe à l'entretien avec ma bande démo sur VHS, des trucs que j’avais fait avec After Effects la nuit en lisant cette fameuse doc. Et je lui dis que je serais intéressé par un stage. Il m’explique gentiment pendant une demi-heure que ce n’est pas possible, qu’il y a des étudiants en conventions de stage plus éligibles que moi, etc. », se souvient Pierre.
Dégoûté, mais pas suffisamment pour abandonner…
Dégoûté, mais pas suffisamment pour abandonner, Pierre demande s’il y a moyen de regarder sa bande démo, juste pour avoir un avis extérieur : « On descend dans une salle pleine de petits écrans. Et Alain Bonnassie met ma VHS sur l’un d'eux, puis regarde, rembobine et regarde de nouveau. Il éjecte la cassette puis on remonte à son bureau. Je me rassois dans le même siège où il m’avait dit "non" et me demande : "Tu veux faire un stage de combien de temps ? " Moi : "Ben, six mois…". Et en fait, au moment où il avait regardé mon showreel, tout s’est inversé ! Il ne voulait plus que je parte de Mikros. C’est quand même incroyable ! », s’exclame Pierre.
Mais à en voir des réalisations comme AVP, Polar, Fireflower et plus récemment Bulgari, il n’y a rien d’étonnant que cet "orfèvre de l’image" ait forcé les portes de son destin. Il y a des talents qui, de toute façon, sont irrésistibles. Quand on regarde la courte séquence en full 3D de Crescendo, on est frappé par le haut niveau de réalisme que côtoie Pierre. Rien d’étonnant d’apprendre qu’il sévit actuellement chez Digital Domain, le genre de studio international que tout graphiste rêve de rejoindre. C’est chose faite pour Pierre…
Le site de Pierre Michel :
http://pierre-michel.com
D’autres articles à découvrir sur AMStudio.fr :
http://www.amstudio.fr/v1/blog
Au plus loin dans son enfance, Pierre Michel était quelqu’un de rêveur. « Trop, de l’avis de mes parents : j’avais tout le temps la tête dans les nuages », se souvient-il. Mais le fait d’être "sur la Lune" lui permit de développer un imaginaire qu’il utilise aujourd’hui dans ses films. « Maintenant, j’ai à ma disposition les techniques nécessaires pour retranscrire ce qui vit en moi », se régale t-il.
Amadeus, de Milos Forman, a été son premier choc cinématographique : « Les plans y étaient très picturaux, extrêmement composés, comme des tableaux. Par exemple, la séquence où l’on voit Mozart se refléter dans le piano : c’est l’image qui m’a marqué à vie. Je voulais la reproduire à ma manière avec les technologies modernes ». Crescendo est d’ailleurs un vibrant hommage à Mozart.
Le bouillonnement de l’expérimentation
Alors, c’est le bouillonnement de l’expérimentation qui s’empare de Pierre, les premiers tournages à quinze ans avec un caméscope S-VHS : « A l’époque, je mettais en scène des amis dans des histoires sans queues ni têtes. On faisait du tourné monter en essayant d’écraser au bon endroit sur la bande afin de "cutter" les plans. Pour la musique, on avait un poste de radio avec la V.O. branché directement sur la caméra. Et ça donnait des choses quelques peu bancales (rire) ».
N’ayant pas le savoir lui permettant d’aboutir, il se met à écrire tout ce qu’il ne pouvait pas mettre en images. Quelques 300 pages A4 ! « Je me suis mis à consigner des tonnes d’idées en me disant que cela servirait peut-être plus tard. J’écrivais tous les jours. Si j’avais une pensée en sortant d’un film, je la couchais sur papier. Et aujourd’hui, 80% de ce que j’en relis n’a aucun intérêt. Mais les 20% restant ont pu sans aucun doute influencer certains de mes films ».
Le "pouvoir du montage"
Puis vient le périple estudiantin avec un BTS à l’école des Arènes de Toulouse. « Et là, je suis tombé sous le charme du montage. J’ai commencé à tourner en mini DV et monter sur Avid Xpress. C’était une véritable excitation. Je pouvais enfin réaliser avec la possibilité de coucher les musiques de Haendel, Zimmer et bien sûr Mozart ». Pierre se levait à 5 heures pour aller à l’école. A 6 heures, il était déjà sur le banc de montage. « A la sonnerie des 9 heures, les cours commençaient et j’étais déjà explosé, j’en pouvais plus (rire) », se souvient-il en poursuivant : « Mais au moins, j’avais mon moment privilégié, seul pour monter mon premier film. J’ai découvert ainsi le "pouvoir du montage" ».
C’est au sortir de son BTS que l’école achète la licence d’Adobe After Effects (version 4 ou 5). « Tout le monde parlait de ce logiciel, que je ne connaissais pas. J’ai juste eu le temps d’imprimer une nuit la documentation : 360 pages que j’ai mis dans deux classeurs avant de me barrer à Paris », se souvient-il avant d’enchaîner : « Ce fut ma Bible. J’ai lu et relu ces deux tomes de A jusqu’à Z, surlignant absolument la moindre fonction. J’étais excité par cette incroyable application ».
Le potentiel des effets spéciaux
Le lendemain de l’obtention de son BTS, Pierre débarque en stage à Paris chez Dubois avec ses deux classeurs de photocopies. « J’ai passé des nuits entières à pratiquer After Effects en lisant la doc, en plus de mon travail le jour dans l’entreprise. Personne ne m’avait expliqué quoi que ce soit et je ne connaissais pas les effets spéciaux », précise t-il. Pierre fait ensuite ses débuts dans un studio. C’est à se stade qu’il prend conscience du potentiel que lui offrent les effets spéciaux.
Documenté du "Qui fais Quoi ? ", le bottin de Sonovision, Pierre lorgne la pleine page A4 dédiée à Mikros Image : « Je me suis dit : "il faut que je trouve un moyen d’aller à Mikros" ». Après plusieurs semaines de fin de non recevoir et de relances téléphoniques, il finit par faire craquer Alain Bonnassie, responsable des R.H. « Je me pointe à l'entretien avec ma bande démo sur VHS, des trucs que j’avais fait avec After Effects la nuit en lisant cette fameuse doc. Et je lui dis que je serais intéressé par un stage. Il m’explique gentiment pendant une demi-heure que ce n’est pas possible, qu’il y a des étudiants en conventions de stage plus éligibles que moi, etc. », se souvient Pierre.
Dégoûté, mais pas suffisamment pour abandonner…
Dégoûté, mais pas suffisamment pour abandonner, Pierre demande s’il y a moyen de regarder sa bande démo, juste pour avoir un avis extérieur : « On descend dans une salle pleine de petits écrans. Et Alain Bonnassie met ma VHS sur l’un d'eux, puis regarde, rembobine et regarde de nouveau. Il éjecte la cassette puis on remonte à son bureau. Je me rassois dans le même siège où il m’avait dit "non" et me demande : "Tu veux faire un stage de combien de temps ? " Moi : "Ben, six mois…". Et en fait, au moment où il avait regardé mon showreel, tout s’est inversé ! Il ne voulait plus que je parte de Mikros. C’est quand même incroyable ! », s’exclame Pierre.
Mais à en voir des réalisations comme AVP, Polar, Fireflower et plus récemment Bulgari, il n’y a rien d’étonnant que cet "orfèvre de l’image" ait forcé les portes de son destin. Il y a des talents qui, de toute façon, sont irrésistibles. Quand on regarde la courte séquence en full 3D de Crescendo, on est frappé par le haut niveau de réalisme que côtoie Pierre. Rien d’étonnant d’apprendre qu’il sévit actuellement chez Digital Domain, le genre de studio international que tout graphiste rêve de rejoindre. C’est chose faite pour Pierre…
Le site de Pierre Michel :
http://pierre-michel.com
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Amstudio- Chef de cuisine
- Nombre de messages : 753
Localisation : Paris
Date d'inscription : 11/01/2009
Re: [Demo] Pierre Michel, l’Orfèvre de l’Image
Tiens, d'ailleurs ça fait un moment qu'on l'a pas entendu mister PIM par ici
Re: [Demo] Pierre Michel, l’Orfèvre de l’Image
Bha il doit être affairé chez DD sans doute...
Amstudio- Chef de cuisine
- Nombre de messages : 753
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Date d'inscription : 11/01/2009
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